Roman Souchtchenko

Souchtchenko

Roman Souchtchenko

Date de l’arrestation : le 30 septembre 2016

Accusation :

article 276 du Code pénal de la Fédération de Russie (espionnage)

Il risque une peine de 10 à 20 ans de prison ferme

Envoyé spécial de l’agence de presse « Ukrinform ». Les six dernières années avant son arrestation a travaillé à Paris.

Roman Souchtchenko, a été arrêté par le FSB lors d’une visite privée à Moscou le 3 septembre 2016. Il a été accusé de travailler pour le service de renseignement militaire ukrainien, ce qui aurait pu nuire à la capacité de la défense de la Russie. Les autorités russes n’ont pas informé à propos de son arrestation ni l’ambassade d’Ukraine, ni sa famille, ni son employeur. Les membres de la Commission de surveillance publique à Moscou l’ont découvert par hasard lors d’une visite d’inspection dans la prison de FSB “Lefortovo”. Plus tard la femme de Roman Souchtchenko,  a déclaré que plusieurs jours auparavant il est allé à Moscou voir sa famille et devait revenir le 2 octobre. Le jour même la cours de justice russe a décidé de placer Roman en détention provisoire pendant deux mois.


Roman Souchtchenko est né en 1969 à Mykolaïv. Il est diplômé de l’Ecole Supérieure d’Ingénieurs des tanks à Kiev et de l’Institut de journalisme de l’Université de Taras Shevchenko. Depuis 2002, il travaillait dans « Ukrinform » et depuis 2010 en tant que son envoyé spécial à Paris. Depuis le début de la guerre russo-ukrainienne, il publiait, en particulier, sur l’influence de la propagande russe en France et en Europe et sur des liens des politiques français d’extrême droite avec le Kremlin. Il a couvert les pourparleurs de paix du Groupe de Normandie (Ukraine, Russie, France et Allemagne) sur le Donbass et les tergiversations autour de l’accord franco-russe sur la vente du navire de guerre Mistral. La dernière interview qu’il a faite avant son malheureux voyage à Moscou (et qui n’a pas été publié) concernait l’ouverture de soi-disant « Centre culturel et spirituel russe » à Paris, censé être un softpower du Kremlin, mais que certains des médias européens ont désigné comme un outil des opérations clandestines de la Russie à proximité du Palais de l’Elysée.

Pour Alla Lazareva, journaliste ukrainienne en poste à Paris, il n’y a aucun doute sur l’activité professionnelle de Roman: « Il est accrédité comme moi au ministère des affaires étrangères français et publie ses articles, tout ceci peut être vérifié ». De son côté, le Quai d’Orsay confirme que M. Souchtchenko est bien « depuis 2011 titulaire d’une carte de correspondant de la presse étrangère délivrée par le ministère ». Enfin, la Direction générale du Service du renseignement du Ministère de la Défense ukrainien avait démenti les déclarations du FSB et les accusations d’espionnage.

Roman est attendu par sa femme et ses deux enfants. Au printemps 2017, son fils Maxime a écrit une lettre à Poutine, dont voici un extrait :

Il se trouve que pour ma mère et mes sœurs, qui sont avec moi à Kiev, je suis devenu désormais le chef de la famille… Je pense que si vous vous intéressiez personnellement à cette affaire, j’aurais une belle chance de me retrouver avec mon père … J’ai 9 ans et je ne pourrais pas assurer ma famille tout seul. Alors aidez-moi.

Septembre 2017, Madame Brigitte Macron a exprimé son soutien à Angela, l’épouse de Roman Souchtchenko. De son côté, la Cour de Lefortovo a prolongé le délai de sa détention.