Arsen Djeparov

Arsen DjeparovDate de l’arrestation: le 18 avril 2016

Accusation:

aléa 2 de l’article 205.5 du Code pénal de la Fédération de Russie (participation à l’organisation considérée comme terroriste en Russie, en particulier, la filiale du parti islamiste Hizb ut-Tahrir al-Islami).

Il risque une peine de 5 à 10 ans de prison ferme

Constructeur et agent du service municipal de logement, Arsen Djeparov est Tatar de Crimée, résident du village Krasnokamianka du district de Yalta de Crimée. Il a été le seul soutien financier pour sa femme, son enfant en bas âge et sa mère veuve. Le 18 avril 2016 des perquisitions furent menées à Krasnokamianka, Arsen et son ami Refat Alimov ont été arrêtés par des forces de l’ordre et par la suite accusés d’avoir participés aux activités du parti Hizb ut-Tahrir (autorisé en Ukraine, mais interdit en Russie). La perquisition a été menée de façon très agressive, mais finalement rien d’interdit n’a été trouvé, seul un téléphone portable a été confisqué. Les policiers ont dit à la mère de Djeparov : « Nous allons faire des vérifications et ensuite le laisserons rentrer chez lui. »

Djeparov a été finalement accusé de terrorisme. Cependant, il nie toujours sa « culpabilité » en considérant les persécutions de FSB comme une vengeance provoquée par son refus de coopérer.

Selon sa sœur Soussanna et son avocat Emile Kourbedinov, Arsen a subi des pressions avant son arrestation, car FSB essayait de le recruter. Durant quelques semaines qui la précédaient, la voiture d’Arsen a été contrôlée à plusieurs reprises. À un certain moment, des agents de FSB se sont présentés à son travail et lui ont proposé la coopération qu’il a refusée. Le soir même, le chef d’Arsen l’a appelé pour demander de présenter la lettre de démission.

En prison avant le procès, il a été soumis à une pression brutale pour qu’il coopère. Pendant plusieurs jours après son arrestation, il n’a même pas été nourri, puis transféré dans une cellule avec des prisonniers accusés de viol.

Des villageois ont signé une pétition pour soutenir Arsen. Le 11 mai 2016 le nouveau commissaire des droits de l’Homme de la Fédération de Russie, Tatiana Moskalkova, a rencontré des représentants des Tatars de Crimée. Au cours de cette réunion, la sœur de Djeparov a remis une lettre des parents de tous les prisonniers politiques musulmans contenant une description détaillée de leur situation et une demande d’aider à les libérer.

En juin 2016, la détention provisoire d’Arsen Djeparov et de Refat Alimov a été étendue jusqu’au 8 septembre. Djeparov 13 juin pendant 25 jours ont été envoyés à l’isolement pour ce qu’il ne aurait pas ouvert la porte à la caméra à la demande de l’administration pénitentiaire. Pendant son séjour au SIZO, la santé de Djeparov s’est fortement détériorée, ses avocats ont demandé à plusieurs reprises l’aide médicale de la Crimée.

Les preuves de l’innocence

Selon la défense, l’accusation n’a aucune preuve tangible d’appartenance d’Arsen au parti Hizb ut-Tahrir.

La femme d’un des quatre Tatars de Crimée arrêtés en février, Envera Bekirova, a supposé que Djeparov serait arrêté à cause de ses conversations avec son mari qui est un cousin éloigné de la mère de Refat Alimov, accusé de l’organisation des activités de Hizb ut-Tahrir. Selon Mme Bekirova, les adolescents, Alimov et Djeparov, discutaient de temps en temps sur des sujets religieux avec son mari, mais ces conversations n’ont rien à voir avec le terrorisme. De plus, les éléments de preuve fournis par l’accusation contre Bekirov ne sont pas suffisants et ne démontrent pas pleinement sa participation aux activités d’Hizb ut-Tahrir.

Tortures

Arsen était privé de nourriture pendant les premiers jours de détention.

En dépit du fait que les cas de violence physique et de torture à l’égard d’Arsen n’ont pas été enregistrés, l’avocat Emile Kourbedinov déclare que Djeparov subi une pression en prison.

La défense a appris qu’Arsen a été d’abord placé dans la même cellule avec des personnes accusées de viol, puis il a été mis pendant deux jours dans le cachot, ensuite placé dans une cellule appelée « preskhata » où il été entraîné dans des conflits, enfin il a été replacé dans la cellule avec des présumés violeurs. Il est probable que tout cela a été fait dans l’objectif de faire coopérer Arsen. Ainsi, on lui interdit de lire la prière dans ces cellules.

En plus M. Kourbedinov a décrit les conditions de détention inhumaines dans le centre de rétention en général : des cafards flottent dans la nourriture, « tout le linge taché de sang» à cause des punaises et des puces, une de pénurie de lits en raison de la surpopulation des cellules et le sommeil à tour de rôle etc. De plus, l’eau est périodiquement coupée dans ce centre de rétention de Simferopol. On sait que les musulmans sont nourris du porc de façon permanente et sont empêchés d’exercer la prière.